Le roi Ezéchias a régné en Juda de 715 à 686 av. JC ; même si la situation était plus que critique à plus d’un titre, il a été un roi fidèle envers Dieu (en tout cas presque tout le temps) ; on pourrait résumer sa vie en ne voyant que l’intervention de Dieu. Il a fait l’expérience de la victoire que Dieu donne. Pourtant la Bible souligne aussi la tentation que lui et le peuple d’Israël ont subie ; et l’accent, dans cette histoire, est mis également sur la manière dont Ezéchias a su préparer l’intervention de Dieu dans ses difficultés et vaincre la tentation. Nous allons reprendre cette histoire que nous découperons en 7 points. Une histoire qui parle de nos tentations diverses que nous pouvons nous aussi connaître et comment résister à la tentation selon la Bible.
1) Survol de la vie du roi Ezéchias
« C’est ainsi qu’Ezéchias agit dans tout le pays de Juda. Il fit ce qui est bien, juste et fidèle devant l’Eternel son Dieu. Pour tout ce qu’il entreprit, qu’il s’agisse du service du Temple de Dieu ou de l’obéissance à la Loi et aux commandements, il chercha à plaire à son Dieu de tout son cœur, et tout lui réussit. » (2 Chroniques 31v20-21)
L’auteur du livre des Chroniques résume le début de sa vie en affirmant que sa réussite venait de cette réalité : « Et Dieu lui accorda le succès ». Dieu en est l’auteur et non l’homme – même s’il était extraordinaire – qu’était Ezéchias.
Mais il est aussi fait mention de l’attitude de cet homme ; son comportement, et en particulier sa foi, a permis l’intervention de Dieu. Il faisait ce qui est juste : il était droit et honnête. Et pas seulement pour ne pas faire comme les autres, pour son image de marque : « Il chercha à plaire à son Dieu de tout son cœur » (v21).
Beaucoup de personnes cherchent à faire le bien (et souvent c’est pour leur image de marque devant les autres) mais sans s’occuper de rechercher Dieu. Le succès pour Ezéchias est lié à cette dernière recherche. Sa vie n’était pas égocentrique, ni centrée sur les hommes, mais en priorité sur Dieu : « Il entreprit de faire réparer le temple de Dieu et de faire respecter sa loi et ses commandements » (v21) : il a tout fait pour mettre en règle sa vie personnelle et il a agi au service de Dieu pour que les autres fassent de même. Et en tout cela, il agit de tout son cœur ; il ne faisait pas les choses à demi, ou un jour oui et l’autre non… Il était ferme dans ses engagements envers Dieu.
Ce qui est clair, c’est que le succès et l’intervention de Dieu sont liés à son attitude devant Dieu.
2) La confrontation : quand survient la tentation !
« Après ces événements qui démontrèrent la fidélité d’Ezéchias envers Dieu, Sennachérib, roi d’Assyrie, vint envahir le territoire de Juda. Il assiégea les villes fortifiées et ordonna d’en forcer les remparts. » (2 Ch 32v1)
« Après ces évènements qui démontrent la fidélité d’Ezéchias envers Dieu », l’attaque et la tentation arrivent. On imagine la vie avec Dieu plutôt dans le sens inverse, à savoir : quand on manifeste un réel engagement envers Dieu, la bénédiction apporte la tranquillité…
Pour Ezéchias, cela s’est passé un peu comme le lycéen qui révise, se prépare ; et justement, le contrôle arrive (à l’improviste) ; ouf ! Il s’était préparé ! D’autres élèves, parce que le prof n’avait pas annoncé le jour exact du contrôle ne s’étaient pas préparés.
Ezéchias s’était préparé, sans savoir ce qui lui arriverait, ni quand, ni comment, ni par qui.
Et là, arrive Sennachérib, le chef assyrien ; c’était avec lui que le père d’Ezéchias, Achab, avait pactisé. Pas évident dans ce cas d’y voir clair… L’ennemi arrive et va attaquer.
Les chrétiens sont-ils suffisamment préparer pour résister à la tentation des raisonnements subtils de notre société ? Sommes-nous capables de tenir bon face au chant des sirènes ? La tentation est à nos portes, dans nos murs même ; et la facilité d’accès (par la télévision, par internet) accentue la tentation et favorise le passage à l’acte.
3) La réaction d’Ezéchias face à la tentation : (2 Chroniques 32v2-8)
Que fait-il en voyant se dessiner l’attaque ? Comment se prépare-t-il ?
– Il réunit les responsables : tout ne repose pas sur les épaules du roi ; c’est aussi le problème des autres responsables. Et ensemble ils vont en parler. Ezéchias sait qu’ensemble, on est plus fort ; le fait de parler est souvent le meilleur moyen de résister à la tentation. « Le salut est dans le grand nombre de conseillers » (Proverbes 11v14, 15v22).
Au lieu du repli sur soi, de l’individualisme, il est bon de se rappeler l’importance du partage et de l’écoute ; les rencontres avec d’autres chrétiens, les discussions sur les problèmes rencontrés, les visites, les repas, l’écoute de l’avis des autres, tout cela renforce notre résistance face aux épreuves.
– Ils décident ensemble alors « d’obturer les sources d’eau en dehors de la ville » (v2) : il est des coupures d’eau salutaires ; pourtant l’eau est vitale, mais dans certaines circonstances, se couper de certains privilèges est bénéfique.
– Ils rebâtissent les murailles par où l’ennemi pourrait pénétrer. Il est nécessaire de prendre conscience du danger de ne pas régler certains points de notre vie ; nous sommes plus vulnérables si nous laissons des situations de péché dans notre vie ; si nous ne réglons pas ces failles, l’ennemi passera par là plus facilement. Au lieu de résister à la tentation, nous y céderons !
Ces failles s’appellent colère, orgueil, inquiétude, égocentrisme, jalousie,… Un vieux forestier disait : « Pour mieux partager les bûches, je cherche toujours une petite faille pour y engager ma hache ». Ce qui nous semble anodin comme faille peut s’avérer désastreux quand l’épreuve arrive.
– « Il fit aussi fabriquer une grande quantité d’armes et de boucliers » (v5). Comment nous préparons-nous à affronter les tentations et les épreuves ? Quelles sont nos armes ? Nos forces personnelles ? D’accord, Dieu nous en a données ; mais ces armes sont aussi et avant tout celles que Dieu met à notre disposition : « Puisez votre force dans le Seigneur et dans sa grande puissance. Revêtez-vous de l’armure de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre toutes les ruses du diable » (Ephésiens 6v10-18) : ces armes parlent de l’œuvre de Jésus-Christ pour nous, de sa Parole, de la prière.
Tout cela est des cadeaux que Dieu met à notre disposition pour que nous les vivions jour après jour ; la pratique de tout cela détermine notre résistance face à la tentation.
– Ezéchias encourage le peuple (v7-8) : d’abord, en disant que l’ennemi est… beaucoup plus fort et nombreux qu’eux : c’est une réalité objective et terrifiante, à vues humaines. Comme pour nous, du reste : le diable et les tentations sont plus fortes que nos propres forces ; nous sommes beaucoup moins nombreux que les non-chrétiens. Les forces sont disproportionnées.
Mais… ! Certitude : il ne faut pas se laisser impressionner, ne pas partir battu d’avance. Sur quoi s’appuie l’encouragement d’Ezéchias ? Sur une promesse de Dieu : « Nous avons avec nous quelqu’un de plus puissant que le roi d’Assyrie. Ce roi n’a avec lui qu’une force humaine, mais nous, nous avons avec nous l’Eternel, notre Dieu. Dieu viendra à notre secours et il combattra pour nous » (v7-8) ; c’est-à-dire : nous sommes tout petits, moins nombreux, mais le meilleur est avec nous. Merveilleuse certitude !
Humainement parlant, nous n’avons aucune raison de croire que nous sommes capables de connaître la réussite. Mais voilà, Dieu est avec nous. La foi voit au-delà de la réalité présente ou celle qu’on imagine. Nous avons tout lieu de penser qu’avec les difficultés, nous ne tiendrons pas. Mais voilà, Dieu veut être de notre côté !
Et même si, sur le plan communautaire, nous ne sommes pas nombreux, ne nous arrêtons pas à cette réalité qui risque de nous faire partir vaincus avant même l’attaque et saisissons cette certitude : « Avec nous, il y a le Seigneur, notre Dieu qui nous secourra en combattant pour nous ».
4) La tentation répétée : (2 Chroniques 32v9-19)
Elle se fait de plus en plus incisive.
Sennachérib vient mettre la zizanie d’abord : en substance, il fait passer ce message au peuple juif : « Les paroles de votre roi, c’est du baratin… ». Ensuite, il s’attaque à leur foi en Dieu : « Vous n’allez pas croire quand même que l’Eternel va venir vous délivrer… ! Réfléchissez un peu : mon dieu m’a accordé bien des victoires ; c’est lui le plus fort ! ». Il fait un mélange total entre les idoles et Dieu ; il les place au même niveau.
Comme aujourd’hui où toutes les religions sont mélangées, tout comme toutes les tendances théologiques.
A plusieurs reprises, l’attaque du roi assyrien n’a été que verbale ; il sape la base pour décourager.
5) Résister à la tentation avec la prière : (2 Chroniques 32v20)
Foi et prière sont liées. L’intervention de Dieu va être consécutive de la confiance en lui par le biais de la prière. Le problème, c’est qu’elle sera en toute extrémité, alors qu’il semble que tout est fichu…
La foi est mise souvent à dure épreuve. Mais le moyen d’en sortir victorieux est de s’en remettre à Dieu. Ensemble, Esaïe et Ezéchias disent à Dieu la situation dramatique et ils supplient Dieu d’intervenir. La prière est la manière de rester près du Seigneur et la reconnaissance du besoin de l’intervention de Dieu dans cette lutte.
Quelqu’un disait : « Celui-là court en vain qui a résolu de combattre contre la chair et de vaincre par lui-même ».
6) L’intervention de Dieu :
« Alors l’Eternel envoya un ange qui extermina dans le camp du roi d’Assyrie tous les vaillants guerriers, y compris les généraux et les officiers, si bien que le roi retourna dans son pays tout confus. Un jour, il pénétra dans le temple de son dieu, et ses propres fils l’y assassinèrent d’un coup d’épée. C’est ainsi que l’Eternel délivra Ezéchias et les habitants de Jérusalem de Sennachérib, roi d’Assyrie, et de tout autre ennemi. Il leur accorda la paix sur toutes leurs frontières » (2 Chroniques 32v21-22)
La rapidité de l’intervention de Dieu se traduit par des phrases éclair dans la rédaction de ces évènements. Dieu répond d’une manière à laquelle Israël n’avait pas pensé : il envoie directement un ange pour décimer l’armée de Sennachérib ; conséquence : il repart chez lui, penaud. Et quelques temps plus tard, fait terrible mais révélateur, quand Sennachérib vient adorer son dieu, c’est là que ses propres fils viennent le tuer.
Quelle différence entre l’intervention du Dieu d’Israël et la protection de l’idole de Sennachérib !
7) La reconnaissance d’Ezéchias :
« Nombreux furent ceux qui apportèrent alors à Jérusalem une offrande à l’Eternel » (2 Chroniques 32v23)
Après cette manifestation évidente de l’intervention de Dieu, beaucoup « apportèrent des offrandes à l’Eternel » : pour lui dire merci, ils lui ont offert une partie de leurs biens.
La reconnaissance est avant tout une attitude du cœur ; la preuve est dans la suite de la vie d’Ezéchias : Ezéchias lui-même retombe dans l’orgueil et ne manifeste pas de la reconnaissance envers Dieu, alors qu’il l’avait guéri miraculeusement : « A cette époque Ezéchias tomba très gravement malade. Il pria l’Eternel qui lui donna un signe prodigieux. Mais Ezéchias ne se conduisit pas ensuite d’une manière qui marque sa reconnaissance pour cela; au contraire, il devint orgueilleux et attira la colère de l’Eternel sur lui » (v24-25).
Ce récit, comme tant d’autres, parle de l’importance de la confiance en Dieu. Dans nos tentations et nos épreuves, oui, « celui qui est avec nous est plus fort que celui qui est avec nos adversaires. Avec nous est l’Eternel, notre Dieu, qui nous aidera et qui soutiendra nos combats ».
Nous pouvons garder cette réalité et nous y accrocher avec certitude, et persévérance ; ou nous pouvons l’oublier…
Jean-Ruben
Merci beaucoup pour l edification apportée.