La récession économique continue à frapper ; on avance… à reculons et les progrès se font attendre. On espère que cette année la croissance va enfin repartir… Mais laissons de côté la croissance économique. Pour celui qui veut suivre Dieu, la question se pose : la croissance avec Dieu est-elle une réalité ? Il peut arriver qu’il y ait régression, retour à d’anciennes habitudes, laisser-aller ; où en est-on dans cette marche triomphante que le Seigneur veut pour ceux qui lui appartiennent ?
Ce serait si bien de pouvoir quantifier nos progrès, comme on mesure sur la toise un enfant qu’on voit grandir ou comme un maçon voit son mur monter. Mais pour notre marche avec Dieu, c’est plus difficile. Lorsque Paul invite les chrétiens à « marcher de progrès en progrès » (1 Thessaloniciens 4v1), c’est d’abord pour qu’ils manifestent le désir de ne pas se laisser-aller à la passivité et de vivre de plus en plus selon ce que Dieu veut (parce qu’on sait que « la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite », Romains 12v2).
Nous allons nous arrêter non sur certains domaines précis (tels qu’ils sont abordés dans 1 Thessaloniciens 4v2-12) mais sur la manière de concevoir ces progrès. On peut se décourager facilement si on a une conception erronée de cette croissance. Nous allons prendre 4 schémas possibles ; les 3 premiers risquent fort de mener au découragement.
1) La croissance fusée :
On peut croire qu’« avec Dieu, tout doit bien aller ; les problèmes sont effacés » ; un résumé pourrait être : « Comment, avec Dieu, réussir en 24h ». C’est vrai que certains chants peuvent aller dans ce sens, style : « Avec mon Dieu, tu sais tout ira bien » ; certains témoignages se résument un peu trop vite à ces affirmations : « Depuis que je vis avec Dieu, je n’ai plus de problème ». Des versets comme le Psaume 121 peuvent faire conclure que le chrétien n’aura jamais d’accident (« Il te gardera de tout mal ») ; mais dans bien d’autres passages, les épreuves sont pourtant bien au rendez-vous…
Au début de la vie chrétienne, on est tout feu tout flamme et on est déçu de voir les chrétiens plus âgés avoir perdu le feu et la flamme (en tout cas, comme on l’imagine), parce qu’on a la conception de la « croissance fusée ».
Est-ce que Dieu ne veut pas le succès pour le travail, la santé, la vie de famille, etc… !? Et c’est le sentiment de culpabilité et ensuite de découragement vis-à-vis de soi-même ou de jugement vis-à-vis des autres, si tous les problèmes ne sont pas réglés rapidement. J’ai conscience que certains domaines de ma vie ne sont pas comme Dieu le veut, alors je peux même en conclure : autant ne plus lutter et vivre selon mes penchants.
Cette vision d’un règlement rapide des tentations et chutes relève plus de l’influence de la société que de la volonté de Dieu : nous sommes la génération de la rapidité ; c’est le « tout, tout de suite » qui commande la vie. Et dans la vie chrétienne, il doit en être ainsi ! Mais Jésus, dans la parabole du semeur (Matthieu 13v20), prend l’image de « celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux » pour faire le parallèle avec celui « qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il ne la laisse pas prendre racine en lui, car il est inconstant. Que surviennent des difficultés ou la persécution, le voilà qui abandonne tout ». Le risque d’avoir une conception « croissance fusée », c’est de retomber aussi rapidement qu’on croit progresser ; un peu comme les régimes où l’on perd rapidement du poids… pour en regagner encore plus qu’avant, aussi rapidement.
2) La croissance sans rechute :
Cette progression régulière pourrait être perçue comme idéale ; elle n’est pas aussi spectaculaire que la 1° mais sa caractéristique est qu’elle est constante, sans faille. Le partisan de la « croissance sans rechute » ressemble au temps du chronomètre : il n’y a pas de ralentissement, mais une progression régulière.
Le genre « croissance fusée » correspond au chrétien utopiste tandis que celle-ci reflète le chrétien idéaliste. Avec lui, la foi chrétienne est logique ; on applique les versets et ça marchera. Et pourtant je me demande si c’est la pensée de Dieu dans les faits, parce qu’on peut voir 2 genres de personnalités qui pensent qu’on peut (doit) vivre sans tomber :
(a) les chrétiens légalistes qui appuient leurs efforts sur eux-mêmes : on pourrait les appeler les « Y’a qu’à » ou les « Faut qu’on » ; la notion de grâce (l’amour immérité de Dieu) n’existe que dans leur doctrine mais pas trop dans leur vie ;
(b) les autres pourraient être les chrétiens perfectionnistes chez qui l’erreur est exclue ; la barre est très haute et s’il y a chute, on est moins que rien ; on ne tolère pas les compromis. Ces personnes ont un caractère fort, entier et ont tendance à l’imposer, trop facilement, … aux autres.
Mais alors, les compromis seraient-ils permis par Dieu ? Non, certainement pas ; mais attention au « tout ou rien ; ça passe ou ça casse ». Et il y a facilement de la casse et du découragement quand je n’arrive pas à la hauteur de ce que je vise. C’est vrai que Jésus nous dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu 5v48), mais je ne dois pas oublier cet élément essentiel avec ce but : l’amour de Dieu est inconditionnel : même si je n’arrive pas à le vivre d’une manière idéale, il continue à m’aimer ; son amour n’est pas lié à ma bonne conduite, à l’absence de chutes, mais il est toujours lié à sa grâce. Quelle réaction Dieu a-t-il face aux chutes d’Israël dans le désert ? « Dans sa grande pitié, il leur pardonnait au lieu de les détruire. Il se souvenait qu’ils étaient fragiles » (Psaume 78v36-39). Celui qui croit dans la « croissance sans rechute » est certain qu’après une faute, Dieu va le punir. Mais ce qui fait progresser est surtout l’acceptation de la grâce de Dieu : il m’aime malgré mes fautes.
3) La progression en dents de scie :
Cette conception est peut-être la plus proche de notre réalité vécue, et donc nous l’approuverons plus facilement. Ces chrétiens sont dominés par leurs pulsions, leurs habitudes, tout en ayant la foi ; mais les 2 s’opposent souvent et donc il en résulte une vie en dents de scie. C’est l’exemple de Pierre qui, en voyant Jésus marcher sur l’eau, s’élance avec foi hors de la barque ; mais il a peur parce qu’il regarde les vagues et le vent, et il coule ; et puis il appelle au secours et Jésus le relève (Matthieu 14v24-31). Le fait de laisser les sentiments prendre le pouvoir sur notre confiance en Dieu a pour résultat l’insatisfaction et l’impression d’une vie d’échecs. « Est-ce que je ressens aujourd’hui la présence de Dieu… ? Depuis quelques temps, je ne perçois plus son amour… Les épreuves se multiplient, ça ne va plus ; le Seigneur m’a abandonné » ; par contre, si je m’estime suffisamment bien, je pense qu’il est avec moi. On projette les problèmes personnels ou ceux rencontrés au travail ou dans la famille, sur la relation avec Dieu et ce sont eux qui déterminent la vie.
En fait, ici les sentiments dominent la vie spirituelle. La perception des difficultés conditionne la progression spirituelle. Le résultat est que la vie d’une telle personne est une suite d’exaltations, de plongeons, d’exaltations,… Peut-on compter sur ce genre de chrétien ? Difficile, parce qu’il s’appuie sur ses sentiments qui sont fluctuants ; et c’est l’instabilité qui le caractérise souvent.
C’est le contraire de la « croissance sans rechute » où c’est la logique qui détermine le chrétien : ici, ce sont les sentiments, et ils sont mouvants comme les sables. Et on se souvient qu’une construction sur le sable peut être vite démolie quand les épreuves sont là (Matthieu 7v26-27).
Quand ce genre de chrétien est au plus haut de sa forme sentimentaliste, il a tendance à donner certaines leçons aux autres qui sont plus assis et qui ne connaissent pas ses transports d’exaltation. Et il se frappe la poitrine en culpabilisant quand il se trouve au plus bas. Est-ce ainsi que Dieu veut que nous marchions de progrès en progrès ?
4) La croissance en spirale :
Cette progression englobe les hauts et les bas ; elle est faite de succès et de revers, d’épreuves et de joies, de chutes et de victoires. Les uns ne s’opposent pas aux autres dans cette perspective mais tout participe à la marche avec le Seigneur. En apprenant à tirer des leçons positives de toutes les situations, même des échecs, on progresse.
Jacques écrit au début de son épître (Jacques 1v2-4) que le but du chrétien est « de parvenir à l’état d’adulte et être plein de force, des hommes auxquels il ne manque rien » ( !) ; le moyen pour y parvenir ? « Quand vous passez par toutes sortes d’épreuves, estimez-vous heureux, car la mise à l’épreuve de votre foi produit l’endurance ». Paul aussi affirme ceci : « Nous tirons fierté même de nos détresses, car nous savons que la détresse produit la persévérance, qui conduit à la victoire dans l’épreuve, et la victoire dans l’épreuve nourrit l’espérance. Or, notre espérance ne risque pas d’être déçue car Dieu a versé son amour dans nos cœurs par l’Esprit Saint qu’il nous a donné » (Romains 5v3-5).
Ce regard n’oppose pas les épreuves et la victoire : entre les mains de Dieu, tout est utilisé pour notre croissance. Comme pour Joseph et ses frères (qui pourtant l’ont vendu comme esclave) : il leur dit, après avoir connu l’injustice, la prison : « Vous aviez médité de me faire du mal ; Dieu l’a changé en bien, en vue de sauver la vie à un peuple nombreux » (Genèse 50v20) : Joseph avait accepté « la croissance en spirale », à savoir que même les épreuves servent à progresser dans la marche avec Dieu. Paul parle d’une maladie physique qui, malgré la prière faite avec foi, demeure ; mais il comprend – après coup – que cela lui a permis de régler son problème d’orgueil et de connaître plus profondément le but de Dieu (2 Corinthiens 12v7-10). L’apôtre Pierre, à plusieurs reprises, a dévissé : renier 3 fois son Maître ne peut être ni louable ni tolérable ; mais Jésus profite de cela pour l’amener plus loin, lui faire comprendre certains éléments importants ; si bien qu’on voit un Pierre qui progresse.
C’est sûr que c’est malheureux que le chrétien connaisse des chutes. Mais ce qui importe, c’est peut-être moins le nombre de choses à régler que les progrès accomplis. Vous doutez quelques fois ? Vous tombez et retombez même dans les mêmes péchés ? Soit ce sont des occasions d’effondrement et de découragement, soit vous les utilisez pour vous remettre en question, vous repentir, avancer en les remettant à Dieu ; le pardon n’implique pas l’oubli : le souvenir des chutes peut devenir un rempart qui protège. En parlant du temps, il y a un autre terme dans le Nouveau Testament qui signifie : « le temps convenable » ; c’est-à-dire que nous pouvons saisir les occasions, favorables ou non à nos yeux, pour progresser dans notre vie avec Dieu.
Paul écrit : « J’ai appris à être content de l’état où je me trouve : je sais vivre dans l’humiliation et je sais vivre dans l’abondance » (Philippiens 4v12) ; il a su apprendre à voir toutes choses de manière à ce qu’il en sorte grandi. « Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment » (Romains 8v28). Nous stagnons ? Nous reculons ? Les évènements nous sont contraires ? Apportons cela à Dieu ; si nous le faisons, nous aurons déjà progressé. Et Dieu se servira d’eux pour notre marche avec lui, la nôtre et celle des autres.
Jean-Ruben
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