Notre monde est en mouvement et tout bouge, évolue et change de plus en plus vite ; si bien que nous avons le sentiment d’être pris dans une tourmente où nous sommes devenus… passifs. Nous réagissons facilement dans cette situation, face à l’urgence, avec un instinct de survie. Exemple : vis-à-vis de l’afflux des étrangers dans notre pays, nous voyons ce que nous allons perdre et la peur naît des risques encourus.
Mais au fait, est-ce que cette situation est nouvelle ? Non : le peuple d’Israël, il y a plus de 3000 ans y a été confronté. Est-ce que nous avons à inventer de nouveaux comportements face aux étrangers aujourd’hui ? Non : Dieu a donné des indications précises déjà dans sa Parole pour des situations similaires.
Alors, approchons-nous de ce qu’il a donné comme enseignement à ce sujet.
1) N’oubliez pas votre statut :
« Le pays m’appartient, dit l’Eternel, et vous êtes chez moi des étrangers et des immigrés » (Lévitique 25v23) : cette parole était destinée à rappeler aux israélites que leur conquête ne faisait pas d’eux les propriétaires de ce pays, mais les gestionnaires. Humilité oblige.
La notion biblique de la propriété est bien différente de la conception humaine. Nous sommes locataires dans la propriété de Dieu, gestionnaires des biens que Dieu nous permet d’utiliser. L’usage de nos biens est alors modifié par cette réalité.
2) Voyez l’attitude de Dieu envers l’étranger qui vit au milieu d’Israël :
Quelle différence Dieu fait-il entre Israël et les étrangers ? Favorise-t-il le peuple d’Israël par rapport aux autres ?
. « Le prêtre fera le rite d’expiation. Il sera pardonné à toute la communauté des israélites et à l’immigré installé au milieu d’eux » (Nombres 15v25-26). Oui, Dieu offre son pardon à tous au même titre qu’envers son peuple, à condition d’être « au milieu d’eux », intégrés à son peuple.
. « Si vous opprimez de quelque manière les étrangers et qu’ils fassent monter leur plainte vers moi, je ne manquerai pas d’écouter leur cri, je me mettrai en colère contre vous » (Exode 22v22) : Dieu irait jusqu’à privilégier l’étranger (s’il est maltraité) par rapport à Israël ; Dieu ne supporte pas le mal commis contre qui que ce soit. « Je viendrai à vous en vue du jugement et je me hâterai d’être un témoin à charge contre ceux qui oppriment la veuve et l’orphelin et contre ceux qui violent le droit de l’immigré, déclare l’Eternel » (Malachi 3v5).
. « Opérez une circoncision dans votre cœur car l’Eternel votre Dieu est le Dieu suprême et le Seigneur des seigneurs, le grand Dieu puissant et redoutable, qui ne fait pas de favoritisme. Il rend justice à l’orphelin et à la veuve, et témoigne son amour à l’étranger en lui assurant le pain et le vêtement. Vous aussi vous aimerez l’étranger parmi vous, car vous avez été étrangers en Egypte » (Deutéronome 10v16-19).
Si Dieu est justice, il est aussi amour, pour tous.
Cela prouve le désir que Dieu manifeste envers l’étranger. La raison que Dieu donne pour qu’on aime l’étranger découle du fait que Dieu l’aime (lui aussi). Il faut une vraie transformation du cœur pour en arriver là.
3) Rappelez-vous ce que vous avez vécu.
« Tu n’exploiteras pas l’étranger qui vit dans ton pays et tu ne l’opprimeras pas car vous avez été vous-mêmes étrangers en Egypte » (Exode 22v20).
Dieu soulignait à l’intention de son peuple la précarité de la situation de l’étranger. Souvent il est cité avec le pauvre, la veuve et l’orphelin. La situation de toutes ces personnes est fragile ; aussi la loi de Dieu leur réservait-elle une attention et une protection toute particulières.
« N’exploitez pas la veuve ou l’orphelin, ni l’immigré et ceux qui sont dans le besoin, et ne tramez aucun mal les uns contre les autres » (Zacharie 7v10).
« Tu n’opprimeras pas l’étranger qui travaille dans ton pays ; vous savez vous-mêmes ce qu’éprouve un étranger puisque vous l’avez été en Egypte » (Exode 23v9) : le rejet, la séparation ne font que créer des ghettos qui augmentent le clivage avec les indigènes et crée un sentiment d’injustice et de vengeance.
Le fait qu’Israël a connu ce qu’était la ségrégation et le rejet doit l’inciter à réagir d’une manière meilleure que ce qu’il a vécu.
L’amour envers l’étranger aidera celui-ci au contraire à s’intégrer. « Si un étranger vient s’installer dans votre pays, ne l’exploitez pas. Traitez-le comme s’il était des vôtres. Tu aimeras ton prochain comme toi-même [lui qui est comme toi-même], car vous avez été étrangers en Egypte. Je suis l’Eternel votre Dieu » (Lévitique 19v33-34).
4) Aimez l’étranger d’une manière concrète :
L’amour à coups de décrets et de lois ne signifie rien s’il n’est pas accompagné de marques d’amour tangible.
« Quand tu moissonneras ton champ, si tu oublies une gerbe dans le champ, ne retourne pas pour la ramasser, laisse-la pour l’immigré, l’orphelin ou la veuve, afin que l’Eternel te bénisse dans tout ce que tu entreprendras » (Deutéronome 24v18-22) : l’indigène a le devoir de laisser des fruits et des épis pour que l’étranger puisse les grappiller ; la conséquence de cette générosité est la bénédiction de Dieu.
Il ne s’agit pas seulement que l’étranger vienne manger le superflu, il faut le lui donner.
« Si ton prochain qui vit près de toi s’appauvrit et tombe dans la misère, tu lui viendras en aide, même s’il est étranger ou immigré, afin qu’il survive à côté de toi » (Lévitique 25v35) : en cas de faillite économique, l’israélite devait soutenir l’étranger.
Le partage devrait être la normalité. Quel programme !
. Ruth, l’étrangère, s’étonne de l’attitude de Booz, l’israélite : « ‘Pourquoi m’accueilles-tu avec tant de faveur et t’intéresses-tu à moi qui ne suis qu’une étrangère ?’ Booz lui répondit : ‘On m’a raconté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari’ » (Ru 2v10-12) : il s’appuie sur l’action et non sur la couleur de la peau ou l’appartenance raciale de Ruth l’étrangère (avec laquelle il va se marier et dont l’arrière petit fils sera David).
5) Vous exercerez la justice avec équité envers tous :
« Tu ne fausseras pas le cours de la justice au détriment d’un immigré. Rappelez-vous que vous avez été esclaves en Egypte et que l’Eternel vous en a libérés » (Deutéronome 24v17).
« Vous appliquerez le même jugement aux étrangers et aux autochtones, car je suis l’Eternel, votre Dieu » (Lévitique 24v22) ; « Maudit soit celui qui fausse la justice au détriment de l’immigré, de l’orphelin et de la veuve. Et tout le peuple répondra : ‘Amen’ » (Deutéronome 27v19).
La tentation est de profiter de la faiblesse de ces personnes pour les écraser. Les hébreux ont été maltraités injustement en Egypte, alors qu’ils ne réagissent pas de la même manière envers les étrangers qui sont au milieu d’eux, au titre d’une vengeance, de ce qu’on leur a fait vivre à un moment donné.
6) Et il y a aussi ce que Dieu demande à l’étranger.
Ces prescriptions étaient données dans un cadre particulier : l’étranger arrivait dans un pays où les lois étaient celles de Dieu auxquelles il devait obéir lui aussi ; au même titre que l’israélite. Nous ne sommes, en France, pas dans le même contexte spirituel. Ces prochains commandements pourraient alors s’appliquer dans le cadre de l’Eglise dans laquelle des étrangers s’intègrent.
. « Si un étranger en résidence chez toi désire célébrer la Pâque en l’honneur de l’Eternel, tous les hommes de sa famille devront d’abord être circoncis ; alors il pourra célébrer la fête au même titre que l’israélite. Une seule et même règle s’appliquera aux israélites et aux étrangers séjournant parmi vous » (Exode 12v48-50) : la Pâque (la grande fête par excellence, le rappel de la délivrance d’Israël !) voyait l’israélite se réjouir avec l’étranger ; parce que le but de Dieu était qu’on se rappelle sa puissance.
La circoncision du cœur (sur le plan spirituel) est aussi, pour l’étranger, une condition nécessaire pour célébrer Dieu. Ils vivent ensemble cette adoration envers le seul vrai Dieu. Mais si l’étranger n’accepte pas le signe d’appartenance au peuple de Dieu (la circoncision en l’occurrence), il pourra habiter malgré tout le pays.
. « Vous obéirez à mes lois et à mes ordonnances et vous ne commettrez aucun de ces actes abominables, ni l’autochtone, ni l’étranger qui réside au milieu de vous » (Lévitique 18v26). C’est la volonté de Dieu qui doit être la règle pour tous.
. « Recherchez la prospérité de la ville où je vous ai déportés et priez l’Eternel en sa faveur, car de sa prospérité dépend la vôtre » (Jérémie 29v7) : cela était demandé quand les israélites ont été étrangers à Babylone ; et dans cette même situation, l’étranger est appelé à rechercher le bien du pays dans lequel il est et de prier pour lui.
7) L’enseignement de Jésus est clair :
C’est souvent l’attitude des étrangers qui est mise en valeur.
. Jésus souligne au début de son ministère la foi de certains païens dans l’Ancien Testament (la veuve de Sarepta, Naaman le syrien ; Luc 4v25-27), tout comme ce centurion romain qui a confiance dans la puissance de Jésus pour guérir son serviteur (« Même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi ! » ; Luc 7v2-10) ; il y oppose le refus et le rejet des juifs vis-à-vis de Jésus. C’est la foi et non l’appartenance à un peuple qui est déterminante pour Jésus.
. Dix lépreux sont guéris par Jésus ; un seul revient pour remercier Jésus qui dit alors : « Ne s’est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu ? » (Luc 17v11-19). Jésus relève la reconnaissance de celui qui est rabaissé par tous, lui le samaritain ; et il termine en affirmant : « Va, ta foi t’a sauvé ». Le salut est pour tous.
. Dans la parabole de cet homme attaqué sur le chemin de Jéricho, c’est un bon samaritain – et non des juifs, même parmi les plus religieux – qui a la bonne attitude ; il s’arrête (au risque d’être attaqué), il soigne, il donne de son argent, de son temps ; il vit l’amour vrai, lui l’étranger, le rejeté des juifs ; il manifeste un intérêt rempli de bonté, à l’opposé des gens bien pensants.
Jésus invite à suivre son exemple ; la question qu’il pose fait dire : « Suis-je le prochain de celui qui est étranger ? Suis-je proche de lui, par mon attitude, mon amour ? Mon désir est-il de le rejeter ou de l’aider, en étant à perte même ? »
. L’attitude que Jésus demande à ses disciples d’avoir envers l’étranger est de lui parler (signe de l’acceptation), comme lui-même a parlé à la samaritaine, elle qui faisait partie de ce peuple rejeté (Jean 4).
L’attitude de Jésus n’est pas l’assistanat (qui favorise une relation d’infériorité) mais il demande à cette étrangère : « Donne-moi à boire » ; dire à l’étranger que l’on a besoin de lui, c’est s’ouvrir à lui, le reconnaître et dépendre de lui. Mais que c’est difficile de vivre l’exemple de Jésus…
Supportons-nous l’étranger ou l’aimons-nous ? Prions-nous pour lui ? Sommes-nous animés par la loi de l’amour que le Seigneur lui-même manifeste ? Dieu nous invite à vivre de cet amour qu’il manifeste envers tous : il nous accueille, nous fait constamment grâce, nous pardonne, nous bénit, nous enrichit, nous qui étions étrangers par rapport à lui (Ephésiens 2v13-19) ; à nous de le vivre envers tous en dépendant toujours de lui.
Jean-Ruben
Étude très intéressante pour nous chrétiens parfois happés par une certaine politique très méfiante vis à vis des étrangers (migrants musulmans notamment ..)
Merci
Malgré la bonne volonté des certains chrétiens à l’égard des immigrants actuellement en EUROPE ou en Amérique du nord, cela ne peut pas résoudre pas vraiment le problème dans sa globalité, les chrétiens occidentaux font leur part comme recommandé dans la parole de dieu. Mais les politiques font autres choses guidés par leur intérêts égoïstes. EN CONCLUSION IL FAUT RECHERCHER LES CAUSES de ce phénomène à la source. La solution durable durable et équitable doit provenir d’un dialogue sincère et franc entre Chrétiens politiciens du nord et ceux du sud. Ils doivent se dirent la vérité en face pour eventrer le boa.