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Psaume 78v32-39 ; Matthieu 14v22-33 : « Quelques fois, je me demande si j’ai la foi… »

Avoir la foi en Dieu

Ah ! Que c’est formidable d’avoir une foi débordante, d’être un chrétien engagé, d’être toujours solide dans sa foi en Dieu, de connaître exaucement sur exaucement, de vivre des victoires sur le péché, d’être un chrétien hyper spirituel, d’avoir la foi en dieu quoi! Mais… je me demande si ça a été un jour le cas…, et quelques fois je m’interroge : est-ce que j’ai la foi en Dieu ? Vraiment ?

Il me semble qu’au lieu d’être une lampe-tempête (qui éclaire malgré le vent), je ressemble à une petite bougie, prête à vaciller et, peut-être même à s’éteindre. Ou je m’interroge sur les autres, ceux qui sont jeunes dans la foi, ceux qui traversent épreuve sur épreuve, sur mes enfants, sur ceux qui semblent si fragiles spirituellement : ont-ils la foi, ou en tout cas une foi suffisamment forte ?

Nous allons voir que les raisons sont nombreuses pour me faire douter de ma foi, pour me convaincre que je ne suis pas… convaincu. A tort ou à raison ? Réfléchissons sur quelques arguments qu’on peut avancer.

Un contexte éprouvant pour notre foi en Dieu.

On nous pousse sans arrêt à avoir la foi… dans ce qu’on voit, touche, mange, et surtout en soi-même. Et à force de s’entendre dire cela, la foi en ce Dieu qu’on ne voit pas vacille. Nous sommes influencés par ce monde matérialiste qui fait miroiter la facilité.

Le fait de côtoyer des collègues de travail, un conjoint, d’être dans une classe qui rejettent facilement Dieu, cela ébranle. Et cela provoque une crise de foi, d’identité. Ce sentiment de solitude dans une société qui s’est détournée de Dieu a eu des conséquences très éprouvantes sur un géant de la foi, Elie ; si bien qu’il demande à Dieu de tout arrêter et de mourir. Pourquoi ? « Je suis resté moi seul, et ils cherchent à m’ôter la vie » (1 Rois 19v10). Le contexte d’opposition à Dieu mine la foi, même pour les plus grands.

Mais est-ce pour autant que Dieu juge le prophète Elie et lui fait des reproches ? Au contraire ! Dieu vient le rencontrer, à travers « un murmure doux et léger ». Dans la tourmente de la société et des événements, Dieu est celui qui s’approche avec tendresse et qui veut donner un but à celui qui doute. A condition de s’arrêter dans la vie trépidante pour pouvoir l’écouter.

On ne peut voir Dieu, mais on constate son action

D’accord, on ne peut voir Dieu (même Elie rencontre Dieu mais ne l’a pas vu!), mais on constate son action. Et justement, là… c’est plutôt maigrichon. « Quels sont les exaucements que Dieu m’a accordés ? Je prie, mais je continue à avoir des problèmes… Et comme il y a tellement de versets qui disent : ‘Croyez en Dieu ; demandez et cela vous sera accordé’, j’en tire comme conclusion que je n’ai pas suffisamment de foi, ou pas la bonne foi ».

Quand je définis ma foi d’après les résultats de ma prière, j’en arrive assez vite à douter d’elle. Pourquoi ? Parce que je pense facilement que Dieu se doit de répondre à ce que je demande ! Mais je me trompe là-dessus parce que Dieu ne me doit rien. Et puis, peut-être plus souvent que je le pense, ce que j’ai demandé peut ne pas être bon pour moi ; ou que ce qui l’a motivé est du plus pur égoïsme… Et ce n’est donc pas ma foi en Dieu qu’il faut réexaminer mais mes motivations. Je sais aussi que le temps du Seigneur n’est pas le mien, qu’il voit au-delà des événements et du temps. Et moi, je me triture l’esprit en remettant en question ma foi. A tort ou à raison ?

Et de plus, je fais toujours de nouvelles demandes,… en oubliant de nombreux exaucements. L’insatisfaction chronique me fait mal considérer ma foi.

Je me demande si j’ai la foi quand je m’appuie sur ce que je ressens.

Et si je suis sensible à quelque chose, c’est bien aux difficultés, aux échecs. Je vois tout à travers eux ; ils conditionnent ma perception de moi-même, des autres, de Dieu. Si l’argument précédent était basé sur ce que je ne voyais pas (« Dieu n’intervient pas, il n’exauce pas »), là c’est ce que je vois (les problèmes) qui déterminent trop ma foi (qui alors devient vacillante).

Exemple de la foi de Pierre qui marche sur l’eau pour rejoindre Jésus

Alors Pierre lui dit: Si c’est bien toi, Seigneur, ordonne-moi de venir te rejoindre sur l’eau.
– Viens, lui dit Jésus.
Aussitôt, Pierre descendit du bateau et se mit à marcher sur l’eau, en direction de Jésus. 30 Mais quand il remarqua combien le vent soufflait fort, il prit peur et, comme il commençait à s’enfoncer, il s’écria: Seigneur, sauve-moi! Aussitôt, Jésus lui tendit la main et le saisit.
– Ta foi est bien petite! lui dit-il, pourquoi as-tu douté? (Matthieu 14:22-33)

C’est l’exemple de Pierre  qui s’avance sur l’eau (quelle foi !!!). Mais voilà qu’il se met à regarder les évènements autour de lui ; et il ne voit plus que les grosses vagues qui l’oppressent alors. Elles ne sont pas le résultat de son manque de foi (Psaume 34 : « Le malheur atteint souvent le juste » ; « la pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé contre cette maison » Matthieu 7) ; mais le regard de Pierre s’attarde et se focalise sur la tempête, et sa foi se détourne de Jésus. Et là, sa foi devient vacillante.

Exemple de la foi de Job

Job accuse Dieu : mais quelle est cette foi !? Mais Dieu ne lui fait pas de reproche sur ce sujet ; il sait combien les épreuves multiples ont touché Job au plus profond. Mais malgré ces difficultés, la confiance de Job en Dieu demeurait réelle. Il faut s’interroger : ce n’est peut-être pas ma foi vacillante qui est la source des épreuves mais elles peuvent, si je me détourne du Seigneur, l’affaiblir.

Il existe donc deux cheminements opposés : ce que je ressens détermine ma raison et ma foi ; ou : les promesses de Dieu, dans sa Parole, prennent le pas sur mes sentiments. Qui dirige ma vie ? Les sentiments ou ce que Dieu dit ?

Quelques fois, je me demande si j’ai la foi. Pourquoi ?

J’oublie tout simplement que la vie de foi est une marche. Et alors je me mets à stagner au lieu de progresser. Quand vous roulez en voiture et que vous vous mettez au point mort, elle avance encore pendant un bon bout de temps – surtout si ça descend – mais elle ne cesse de ralentir. « Mais je suis toujours dans une voiture dont le moteur tourne et qui est sur la bonne route »… Je dois réviser une chose sans tout remettre en question et me rappeler que pour progresser à nouveau, il faut passer une vitesse, devenir actif dans la foi, m’engager dans une vie de confiance envers Dieu.

Sur quel sujet devrais-je lui faire confiance / avoir la foi en Dieu ?

Ce que je vis peut très facilement me persuader que je ne vis avec Dieu ou que superficiellement. Si je suis sensible à ce que Dieu veut, je deviens insatisfait et mécontent de moi ; le fait de prendre conscience du décalage entre ce que je devrais être et ce que je suis me prouve que je n’ai pas une foi solide.

En réponse à cela, il me semble important de comprendre que Dieu nous connaît et nous accepte avec nos faiblesses.

Car leur cœur n’était pas droit envers lui, à son alliance, ils n’étaient pas fidèles. Lui, cependant, rempli de compassion,leur pardonnait au lieu de les détruire, et, bien souvent, détournait sa colère, ne voulant pas déchaîner toute sa fureur. Il considérait qu’ils étaient fragiles: un souffle qui passe et ne revient plus. (Psaume 78v37-39)

Et, comme un père est rempli de tendresse pour ses enfants, l’Eternel est plein de tendresse en faveur de ceux qui le craignent: il sait de quelle pâte nous sommes façonnés, il tient compte du fait que nous sommes poussière. (Psaume 103v13-14)

Il ne s’agit pas de nous maintenir dans une mentalité de médiocrité mais il nous faut accepter le fait que notre foi demeure même si des péchés entravent notre route. N’oublions pas que la définition de la foi est le fait de se tourner vers Dieu ; à partir du moment où je me regarde trop (avec toute mes imperfections), il s’ensuit une dégringolade. Non, mes péchés ne sont pas forcément le signe d’un manque de foi.

Quelques fois, je me demande si j’ai la foi. Quand ?

– Vous trouvez peut-être votre foi bien petite et minable par rapport à celle des autres chrétiens qui, eux, sont solides, affermis. Eux, au moins, ont une vraie foi ! Ils ont une connaissance de la Bible, de la doctrine qui fait d’eux des rocs ! Par contre, vous…

Mais c’est un complexe mal placé d’associer connaissance et foi. Pourquoi ? Parce qu’il y a des personnes ayant une connaissance solide sans pour autant avoir une foi solide et vivante. Bien sûr, plus je connais la pensée de Dieu à travers sa Parole, plus ma foi peut s’affermir ; mais connaître Dieu ne fait pas tout !

Face aux pharisiens qui avaient la tête pleine de connaissance (mais qui avaient la vue obscurcie), l’aveugle (qui a été guéri par Jésus) dit : « L’homme, qu’on appelle Jésus, a fait de la boue, a oint mes yeux et m’a dit : ‘Va au réservoir de Siloé et lave-toi’. J’y suis allé, je me suis lavé et j’ai pu voir » (Jean 9). C’est en réponse à sa foi (pleine d’ignorance) que Jésus l’a guéri.

– Peut-être m’a-t-on fait comprendre que Dieu ne m’avait pas exaucé parce qu’il y avait du doute mêlé à ma foi (surtout si on a rajouté le famexu verset de Jacques 1v6-8 !). Résultat : ma foi est devenue encore un peu plus petite. Mais pourtant, Jésus a guéri le fils de cet homme qui venait de dire dans sa sincérité : « Je crois (que tout est possible à celui qui croit) ; mais viens au secours de mon incrédulité » (Marc 9v24).

Quel est le résultat du doute sur la foi en Dieu ?

Oui, je trouve que ma foi est bien insignifiante. Mais quel est le résultat de cette dépréciation ? Je m’éloigne de Dieu, je fais un pas en arrière dans ma vie avec lui ; je me détruis. Et en définitive, je sers le but du diable qui n’a qu’un seul désir : me prouver que je ne suis pas digne de croire en Dieu. Que se passe-t-il alors ? Je m’auto punis en me coupant encore plus du Seigneur, en me mettant sur la touche, encore plus que ce que mes faiblesses m’éloignent de lui ; je baisse les bras et je m’arrête dans ma course parce que je vais trop lentement. Le drame est si je m’arrête.

Peut-être vous rappelez-vous de Maud Fontenoy : elle a été la première femme à avoir traversé l’Océan Atlantique à la rame, en 2003, pendant 4 mois. Il lui a fallu une sacrée dose de courage, et de foi, pour s’élancer et… persévérer. Puis les problèmes se sont multipliés : elle a connu 10 jours de tempête terrible pendant laquelle son embarcation s’est retournée plusieurs fois ; elle a eu une côte cassée, un de ses genoux était 2 fois plus gros que la normale. Un courant très fort l’a emportée loin du but ; elle a parcouru en fait 3600 milles au lieu des 2000 en ligne droite. Pourtant, elle a continué, contre vents et marées ! Comment cela a-t-il été possible ? Elle n’avait pas le choix : elle s’accrochait à son but, avec ce qu’elle avait comme force et courage. Un commentaire disait : « Elle a trop souffert pour ne pas aller jusqu’au bout, si près du but ».

Notre réaction est quelques fois différente : « A cause de ce que je suis, de ce que j’ai fait, à cause de mes épreuves, ma foi en Dieu diminue; est-ce que j’ai la foi pour continuer… ? » La solution ? Il faut faire un rappel de ce qu’est la foi : c’est le fait de regarder à Dieu, de s’appuyer sur ses promesses et de se les approprier ; c’est se fier plus à ce que Dieu dit qu’à ce que je ressens.

Plus je connaîtrai la Parole où il donne ces promesses, plus j’aurai le discernement pour les expériences concrètes et plus je vivrai l’intervention de Dieu. La foi n’est pas dans un système religieux mais la foi est synonyme de confiance personnelle, vivante en Jésus-Christ.

Croire, c’est regarder vers le Seigneur ; alors il n’y a pas de petite ou de grande foi : c’est la foi que Jésus réclame pour nous.

Jean-Ruben

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7 commentaires sur “Psaume 78v32-39 ; Matthieu 14v22-33 : « Quelques fois, je me demande si j’ai la foi… »”

  1. Rosine Ecrabet dit :

    Bonjour merci pour ce message d’espoir et de confiance ! Certa
    Ines choses paraîssent si naturelles ou évidentes mais on a
    Tellement tendance en temps qu’être humain à oublier ces choses… surtout dans la société matérialiste dans laquelle nous évoluons aujourd’hui qui nous facilite pas les choses donc certains rappels sont toujours bon a reçevoir !
    Merci encore et que Dieu te renforce

    1. eglise.agen dit :

      Nous sommes ravis que ces textes de la Bible vous apportent tant de réconfort. Nous ne pouvons que vous encourager à puiser dans la Bible cette aide précieuse. Amicalement, l’église d’Agen.

  2. Gree dit :

    Après cette lecture je prends la ferme décision d’expérimenter ma foi et d’en faire un grand témoignage

  3. Benoit dit :

    Wow! Que de belles paroles de sagesse dans ce texte.

    1. eglise.agen dit :

      Merci Benoit. Les paroles de Dieu dans la Bible sont en effet toujours des paroles de sagesse, utiles pour l’homme.

  4. Zazoult dit :

    Ce n’est pas évident, j’ai dû mal à prier j’ai l’impression de parler à un fantôme, et du coup çà affaiblit ma foi en lui, et c’est çà le problème c’est que j’ai peur de lui, parce que je n’ai pas confiance en lui, et pourtant je me dit que j’ai des amies virtuelles, mais elle me parle à travers des messages, et voilà j’ai des messages, lire la bible est difficile pour un nouveau croyant, moi j’ai dû mal, même en méditant, j’ai l’impression d’être dans un trou… j’ai un projet et je ne sais pas si son projet est en corrélation avec le mien, et là le problème amplifie ma foi qui vacille.

  5. Dagdag abdon didero dit :

    Je décide après cette lecture de suivre le chemin de Dieu et me fortifiée d’une foi solide et confiant.seigneur aide moi de me plongée corps et âme dans ta volonté.

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