Voilà une semaine que Pâques est passé. Comme le Seigneur le leur avait dit par l’intermédiaire des femmes, les disciples sont retournés dans leur Galilée natale. Vont-ils à la pêche par envie ou par ennui ? On a l’impression, en lisant le texte, que ce n’est pas la grande forme parmi les disciples. Ennui, découragement, sorte de vide… C’est probablement aussi l’habitude du métier de pêcheur qui reprend le dessus, il faut bien vivre, et la famille est là… L’habitude… C’est alors qu’intervient ce formidable message d’encouragement pour eux; Jésus leur apparaît !
Lecture : Jean 21v1-14
Nous avons fêté Pâques, il n’y a pas longtemps. Le culte, le petit déjeuner le matin, les rencontres nous ont à tous fait du bien… Aujourd’hui, nous sommes une semaine après… L’habitude est-elle aussi revenue ? Le train-train quotidien, notre routine, avec nos activités parfois lassantes… tout ça est revenu ?
Un message d’encouragement : « C’est le Seigneur ! »
Je relis le vs 4… « Jésus se trouva sur le rivage. » Jésus s’est approché d’eux, il est proche, il les attend, il intervient dans leurs habitudes. Après la nuit où ils ont repris leurs habitudes de pêcheurs, Jésus se tient là devant eux. Après une nuit de travail où ils n’ont rien pris… Ils venaient de reprendre du service. Et là, au bout de leur nuit vaine, Jésus est présent devant eux. Il va remplir leur journée, justement après une nuit infructueuse… Jésus intervient, il apparaît à ses disciples au moment même où un autre découragement surgit, celui de n’avoir rien pris.
Par sa présence, Jésus va remplir leur espace. Ils ne le reconnaissent pas ? Ce n’est pas bien grave, dans sa bonté, Jésus va leur donner de le reconnaître. Il le fait en donnant un ordre… qui ressemble étrangement à celui donné il y a trois ans lorsque Jésus avait dit à Pierre, peut-être au même endroit, de jeter son filet à droite de la barque… Jésus est fin pédagogue, il répète et fait répéter les mêmes gestes à ses disciples pour qu’ils comprennent et saisissent qui il est et surtout qu’il est bien là. Une fois que le miracle se produit, ils le reconnaissent : « C’est le Seigneur ! »
A terre Jésus continue d’accomplir des gestes semblables à ceux d’autrefois : un repas, du poisson, du pain… Il prit le pain et le leur donna, verset 13 ainsi que du poisson ! Rappel de la multiplication des pains et du rassasiement extraordinaire de la foule…
Je me demande si nous ne ressemblons pas parfois, sinon souvent à ces disciples qui ont l’air « bouché », c’est-à-dire qui ne comprennent pas. D’un côté, ils sont prêts à vivre des choses extraordinaires avec Jésus et ils l’ont fait. D’un autre, ils sombrent dans le découragement assez facilement… Et c’est là que notre ressemblance avec eux est peut-être plus la forte. Nous aussi nous retournons à nos habitudes lorsque le découragement nous envahit, à moins que ce soit parce que le découragement nous gagne que nous retournons à nos habitudes… Nos déceptions reprennent le dessus parce que nos attentes ne nous semblent pas comblées…
L’ encouragement dans l’abattement : la présence même du Seigneur
C’est alors qu’ils sont découragés que Jésus leur est apparu. De même pour nous, lorsque le découragement pourrait nous gagner, c’est alors qu’il veut intervenir dans nos vies ! C’est lui qui nous fait et nous fera avancer sur le chemin de la foi comme l’affirme avec force l’auteur de l’épître aux Hébreux : « Jésus [est] l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection. » (Hébreux 12v2) Ce ne sont pas nos peines, nos joies, nos faiblesses, nos réussites, nos doutes, nos succès qui nous feront avancer sur ce chemin! Trop souvent, ne subissons-nous pas le « syndrome du yo-yo », une fois en bas, une fois en-haut et ainsi de suite ? Et vous savez ce qui arrive le plus souvent à un yo-yo ? C’est de rester en bas parce que la ficelle s’est emberlificotée ! Il faut alors le prendre et enrouler la ficelle pour un nouveau départ…
Chers amis, la vie chrétienne ne peut pas et ne doit pas être une succession de haut et de bas ! Je le répète ce ne sont pas nos hauts et nos bas qui nous font avancer sur le chemin de la foi. Peut-être la réalité de notre vie est parfois dans ces hauts et ces bas, hélas. Pourtant nous avançons ou nous avons l’impression d’avancer, mais ceci est dû à la grande bonté du Seigneur qui, malgré nos inconstances, nous permet tout de même d’avancer. La marche du chrétien et sa progression sont due au Seigneur, au Christ Ressuscité qui vient à notre rencontre, qui occupe notre espace, qui rempli notre vide, qui nous attend sur le rivage, et que de rivages existent ! Les rivages de nos déceptions, de nos peurs, de nos doutes, de nos découragements, autant de rivages qui nous font baisser les yeux, qui nous font retomber dans nos habitudes…
Des signes d’espérance et d’espoir
Et comme à ses disciples à qui Jésus a donné un signe, la pêche miraculeuse, puis un deuxième, le partage du pain, il nous donne et donnera aussi des signes qui renouvellent notre espérance. Un des signes par excellence est celui de la sainte Cène que nous célébrerons régulièrement. Le partage de ce repas nous parait peut-être habituel parce que nous y participons depuis des années. Il nous appartient peut-être de renouveler notre compréhension et notre approche de repas. Il est le signe par excellence que le Seigneur nous a donné pour que nous comprenions ce qu’il a fait pour nous et pour nous en vivions. Par le pain et la coupe, Dieu a fait alliance avec nous en Jésus-Christ. Une alliance n’est pas un acte à prendre à la légère, non, il est riche de sens, il nous engage si nous l’acceptons parce que Dieu en Jésus-Christ s’est engagé pour nous. C’est à la fois un signe de ce que Dieu a fait pour nous et un signe d’espérance parce que nous sommes sous le bénéfice de l’alliance de Dieu pour toujours. Chaque jour, nous sommes ainsi invités à marcher dans cette alliance, dans notre quotidien, dans nos petites et grandes activités, le Christ Ressuscité est présent et il nous accompagne.
Au vs 4 il est dit que Jésus se tenait sur le rivage. J’ai déjà souligné tout ce que ce rivage peut représenter symboliquement. Pour les disciples, c’était le bord de leur ancienne habitude professionnelle, mais aussi leur découragement. A leur retour, ils pouvaient être découragés de n’avoir rien pris. Et Jésus se tient là au bord de leur découragement.
Des phrases d’encouragements pour les autres
Au verset 7, un disciple dit : « C’est le Seigneur ! » Ce verset veut nous encourager dans un autre domaine : celui des messages d’encouragement communautaire. Osons-nous dire à un frère, une sœur que « c’est le Seigneur » dans un sens d’encouragement ? L’Eglise trouvera, retrouvera pleinement son sens lorsqu’elle vivra toujours plus intensément la communion fraternelle. Prenons notre courage à deux mains pour aller dire une parole d’encouragement à une sœur, un frère. Et cette solidarité interne à l’Eglise permettra de vivre toujours davantage l’autre dimension de l’Eglise qui est une de ses vocations : être témoin du Christ Ressuscité dans le monde.
Ne sommes-nous pas invités à nous tenir sur le rivage des découragements des personnes qui nous entourent ? L’Eglise d’aujourd’hui n’est-elle pas appelée à se tenir sur le rivage, sur le bord des déceptions, des découragements de personnes désorientées, découragées, déçues ? N’est-ce pas un des ministères de l’Eglise que l’encouragement ? L’Eglise n’est pas un lieu où nous nous faisons du bien entre nous chrétiens, dans un sens égoïste. Bien-sûr et tant mieux si entre nous nous vivons d’agréables moments et que nos relations soient les plus positives possibles. Mais l’Eglise est d’abord lieu de proclamation et de service ! Oui, il faut s’entraider dans l’Eglise, oui, il faut revenir à la croix aussi souvent que nécessaire pour y déposer nos craintes et nos découragements, oui, il faut rencontrer des frères et des sœurs pour les encourager et nous laisser encourager, mais le but n’est pas de se faire du bien pour se faire du bien. Le but est de proclamer en paroles et en actes l’Evangile libérateur de toutes les angoisses !
Tous ont besoin d’un mot d’encouragement dans les difficultés de la vie
Que faisons-nous aujourd’hui, que ferons-nous demain pour les exclus de toutes sortes, les enfants en échec scolaire, les jeunes qui ne savent pas ou plus que faire de leur vie, les parents déboussolés, les personnes âgées parfois livrées à elles-mêmes, les personnes seules, femmes seules avec enfants, hommes seuls, les personnes déchirées par des drames familiaux, les personnes malades, les personnes qui ont perdu leur emploi, celles qui en cherchent désespérément, brefs ceux et celles qui peuvent se trouver sur une mer de découragement et de déception où rien n’a été pris, où le vent de la peur souffle peut-être, où les nuages de la solitude et de l’indifférence assombrissent leur ciel, où la nuit de l’abandon se fait ressentir très fort… ? Où se tient l’Eglise ? A quelle place est l’Eglise ?
La place de l’Eglise est au bout de la nuit, sur le rivage, à l’instar du maître, là où elle donnera des signes pour que celui ou celle qui en a besoin trouve, retrouve une espérance véritable. Le Christ Ressuscité est allé à la rencontre de ses disciples désorientés et leur a montré des signes d’amour où l’espérance pouvait renaître. L’Eglise de même a besoin d’une part des signes de cet amour de Dieu pour elle-même, mais aussi au-delà d’elle-même, pour être présente dans toutes les nuits de ce monde, nuits d’abandon, d’indifférence et de souffrance, afin de témoigner de l’espérance contre toute espérance, par des paroles, des gestes et des actes pertinents, de patience, de persévérance, de solidarité, de tendresse, d’exigence aussi, mais également de pardon et de paix, en fait d’amour ! Des hommes, des femmes nous ont précédés dans les siècles et les années passés en relevant le défi. Là où se trouve l’Eglise, la vie devrait refleurir. Il nous appartient de relever ce même défi. Simplement pour témoigner pleinement de la présence réelle et réellement salvatrice du Christ Ressuscité ! Que Dieu nous soit en aide pour accomplir notre mission !
Amen
Bonjour je voudrais vous faire une requête de prière s’il vous plaît frère et sœur en Christ aidez-nous dans la prière j’ai mon papa qui est gravement malade il est hospitalisé depuis bientôt 1 ans il ne s’en sort pas il a été amputé d’une jambe pour vous passez tous les détails et aujourd’hui il commence à perdre la tête nous ne supportant pas de le voir comme ça il est chrétien je vous en supplie tenez nous dans la prière et tenez le lui aussi Il a 68 ans il s’appelle James
Que Dieu entend nos prières pour votre père. Qu’il puisse se reposer en notre Dieu tout puissant dans la confiance que ce corps de mort n’est qu’une enveloppe charnelle et que son âme sera pour toujours auprès de Dieu et glorifié. Que pour vous cette épreuve soit une source d’endurance, de persévérance, de victoires et d’espérance (Romains 5.3-4).