Vendredi Saint – « Venez ! » – Esaïe 55v1-5 ; Matthieu 22v1-14
Notre société est caractérisée par la passivité et l’irresponsabilité ; trop souvent. Et nous acclamons les personnes qui sont prêtes à s’engager, même au péril de leur vie. Pourtant, malgré le fait que cet engagement est trop rare, c’est à la responsabilité (qui est la « capacité à répondre ») de chacun à laquelle Dieu appelle ; sans que nous devenions des héros.
S’il est venu jusqu’à nous, il nous demande de faire ce pas de la foi en venant à lui. Lui est venu jusqu’à nous, en prenant notre place, et notre responsabilité est alors d’accepter son œuvre et de venir à lui. Cela correspond à la démarche de David quand il s’adresse à Dieu : « Je réfléchis à l’ouvrage de tes mains et j’étends mes mains vers toi » (Ps 143v5-6).
Tout au long de l’histoire de Dieu parmi les hommes, Dieu a invité : « Venez ». L’œuvre accomplie à la croix appelle une autre responsabilité, celle de chacun : « Venez ».
Lectures : Esaïe 55v1-5 ; Matthieu 22v1-14
Luc 15v11-32 : Parabole des 2 fils ou l’amour immérité du Père
Qu’est-ce qui sous-tend notre relation avec Dieu (ou son absence de relation) ? Vivre avec Dieu est une bonne chose, mais Dieu voit au-delà ; et dans la parabole des 2 fils (souvent appelée parabole du fils prodigue ou de l’enfant prodigue) , Jésus parle des motivations de chacun. Ces motivations ont des conséquences différentes.
Ces 2 hommes sont au bénéfice du père ; mais leurs motivations les ont conduits ailleurs que là où le père le souhaitait et loin de ce à quoi eux-mêmes aspiraient. D’habitude, on oppose les 2 frères. Mais en fait, ils ont des points communs ; dans les conséquences négatives surtout.
Lecture : Evangile de Luc 15v11-32
Luc 10v25-37 : Le bon samaritain (parabole de Jésus)
Une des tentations de chaque jour est de considérer la vie chrétienne à travers une croyance ou des formes religieuses. L’enseignement de Jésus à travers la parabole du bon samaritain nous montre ce que Dieu attend de nous. Un théologien (un docteur de la loi) pose la question sur un sujet essentiel, qu’il devrait pourtant maîtriser : « comment avoir la vie éternelle ? » Et Jésus va donner plusieurs critères qui vont bien au-delà d’une simple croyance. Le bon samaritain nous pose aujourd’hui encore la question suivante : qui est disciple de Jésus-Christ ?
Matthieu 13:24-43 : La parabole du bon grain et de l’ivraie
Pour expliquer le Royaume ou le Règne de Dieu, Jésus a souvent parlé en paraboles. C’est-à-dire qu’il racontait une histoire prise dans la vie quotidienne pour faire comprendre quelque chose de ce Règne qu’il est venu annoncer. Souvent d’ailleurs, une parabole souligne un aspect du royaume pas tous les aspects. La parabole du bon grain et de l’ivraie, dans Mathieu 13, fait appel à l’expérience des cultivateurs.
Voilà un champ ensemencé de bon grain par son propriétaire, puis d’ivraie, une mauvaise herbe, par une main ennemie. Dès que les serviteurs s’en aperçoivent, quand le blé commence à monter en épi, ils proposent d’arracher celle-ci. Mais ils sont arrêtés dans leur désir de bien faire. « Vous risqueriez en arrachant l’ivraie, d’arracher en même temps le blé. Laissez l’un et l’autre croître ensemble jusqu’à la moisson, dit le maître. »
Définition : L’ivraie (vivace ou raygrass) est une plante de la famille des Graminées qui ressemble beaucoup au blé dans les premiers stades de sa croissance. Mais son grain peut être amer et, mélangé au blé, il peut causer des malaises graves, des ivresses et même des empoisonnements. Ce n’est qu’au moment de la moisson que l’on distingue le mieux les deux plantes : le blé courbe son épi lourd alors que l’ivraie garde son épi érigé bien droit. C’était l’une des plaies des cultivateurs du Moyen-Orient car les racines des deux plantes sont généralement imbriquées de façon inextricable l’une dans l’autre. Il est donc quasiment impossible de séparer le bon grain de l’ivraie.
Voilà pourquoi le maître recommande de laisser les deux croître ensemble. Si le bon sens semble l’emporter sur la volonté des serviteurs de nettoyer le champs, cette parabole, comme d’autres, est peut-être plus difficile à accepter qu’à comprendre. Continuer la lecture…