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Luc 10v25-37 : Le bon samaritain (parabole de Jésus)

Le bon samaritain - parabole de Jésus

Une des tentations de chaque jour est de considérer la vie chrétienne à travers une croyance ou des formes religieuses. L’enseignement de Jésus à travers la parabole du bon samaritain nous montre ce que Dieu attend de nous. Un théologien (un docteur de la loi) pose la question sur un sujet essentiel, qu’il devrait pourtant maîtriser : « comment avoir la vie éternelle ? » Et Jésus va donner plusieurs critères qui vont bien au-delà d’une simple croyance. Le bon samaritain nous pose aujourd’hui encore la question suivante : qui est disciple de Jésus-Christ ?

1) Le disciple de Jésus est celui qui lit la Parole de Dieu (v26) :

A la question de ce responsable spirituel juif, Jésus répond en premier lieu : « Que lis-tu dans la Loi ? » Jésus renvoie à la Parole de Dieu pour trouver des directives pour le disciple. C’est une base incontournable ! Le Seigneur nous rend participant, sans nous asséner sa vérité ; il ne veut pas d’êtres humains passifs.

Jésus semble rester muet suite à la question capitale de cet homme ; il le renvoie à l’Ecriture Sainte. Dans l’histoire de Lazare et du mauvais riche, ce dernier quand il est en enfer demande l’intervention miraculeuse de Dieu pour que ses frères se convertissent, et il lui est répondu : « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent » (Luc 16v29, 31) ; Jésus dit aussi : « En vérité je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle ; il ne vient pas en jugement mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5v24).

Hier comme aujourd’hui, on veut des preuves sur Dieu, des révélations à travers des miracles ; le Seigneur répond : « Lis ma Parole ». C’est là que l’on peut trouver les réponses aux questions.

2) Le prochain critère : aimer Dieu et aimer les autres (v27-28) :

C’est à travers sa connaissance de l’Ecriture que notre docteur de la loi répond : il connaît Deutéronome 6v5 et Lévitique 19v18.

Tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force.

Le disciple aime ; sa foi est fondée sur l’amour. L’assurance de la vie éternelle est basée en premier lieu sur l’amour pour Dieu qui se vit ensuite envers les autres ; et en tout cas pas sur une série de lois style « faut, faut pas, tu dois, tu dois pas ».

Cet amour pour Dieu est la base nécessaire. Les 2 récits qui suivent appuient cela : l’attitude de Marie aux pieds de Jésus le souligne ainsi que l’enseignement sur la prière qui vient juste après (Luc 10v38-11v13).

Tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force.

Cet amour pour Dieu parle de se donner entièrement, d’y mettre toute son énergie (de toute sa force), toute sa volonté (de toute sa pensée), il engage la vie (de toute ton âme) et il englobe toute la personne (de tout ton cœur) ; c’est le point de départ pour l’amour envers le prochain, un amour profond. Cet enseignement de Jésus fait suite à ce que le disciple doit être prêt à vivre : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même » (Luc 9v23), c’est-à-dire à être prêt à chercher l’intérêt de Dieu, des autres et non le sien.

Est-ce moins exaltant ou plus dur comme idéal que celui d’aimer (selon la pensée humaine) ? En tout cas, le docteur de la loi est piqué au vif : il pose une question « pour se justifier » (v29) : « Et qui est mon prochain ? ». Cette question nous permet de voir un autre signe du disciple de Christ :

3) Le disciple c’est celui qui aide l’autre, qui sait s’arrêter (v30-35) :

Celui qui aime de l’amour du Seigneur; c’est celui qui voit les besoins de celui qui est blessé ; c’est celui qui accepte de risquer d’être agressé à son tour (et non celui qui prend toutes les garanties pour sa sécurité avant tout) ; c’est celui qui accepte de perdre (et non de profiter des autres) ; c’est celui qui sait dépasser les conflits passés (entre juifs et samaritains) ; c’est celui qui accepte d’avoir ses plans et ses projets modifiés : ce voyage n’était pas une promenade touristique : c’est une marche de 30 km, sur un dénivelé de 900 m, dans le désert ; mais ce bon samaritain laisse son projet de côté et il s’arrête. A la différence du sacrificateur et du lévite (tous 2 servaient au temple).

Le disciple, c’est celui qui accepte de perdre du temps pour les autres ; il ne vit pas pour ses préoccupations en premier lieu. Les religieux ? Leur planning est trop rempli pour qu’ils s’arrêtent…

Le disciple sait faire part de ses avantages : « Il mit le blessé sur sa propre monture » (v34) ; et lui a marché à pieds. Il a laissé de côté ce genre de critique : « C’est un étranger, primo, et ensuite il faudrait lui donner mes avantages acquis à la sueur de mon front ; y a des limites à l’aide… »

Le disciple est celui qui accepte de se salir les mains ; à la différence du prêtre et du lévite : eux ont peur de se rendre impurs en touchant – peut-être – un cadavre ! Or la loi de Moïse dit…

Le disciple accepte de perdre de l’argent ; en laissant le blessé à l’hôtelier, il ne le reverrait peut-être plus pour être remboursé… Mais : « Il donna à l’hôtelier 2 pièces d’argent (et en plus les hôteliers n’avaient pas la réputation d’être honnête) et lui dit : ‘Tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rembourserai moi-même quand je repasserai’ » (v35). Le point essentiel pour définir ce qu’est un disciple de Christ (qui pourrait résumer les points précédents) est cette phrase de Jésus : « Un samaritain fut ému de compassion lorsqu’il vit cet homme » (v33) : voilà ce qui différencie le disciple des autres, même religieux. Un mari disait à une connaissance : « Voilà 45 ans que nous sommes mariés et pas un nuage ! » Et Elle d’ajouter : « Oui, mais quelle sécheresse… ». Nous pouvons nous estimer très corrects mais attention, par manque de compassion, à ne pas être secs d’amour.

En entendant Jésus raconter cette parabole, on s’attendrait à ce qu’il dise comment un juif devrait manifester son amour même envers un samaritain. Et en fait, Jésus montre comment un samaritain peut être plus près du Royaume de Dieu qu’un juif (pieux, mais sans miséricorde). Ce que ces hommes religieux avaient besoin de comprendre, c’est qu’il fallait mettre en pratique l’essentiel, à savoir l’amour.

4) Parabole du bon samaritain : Quel renversement !

Le docteur de la loi avait posé la question : « Et qui est mon prochain ? » ; question normale, suite au commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Mais la conclusion de Jésus inverse les rôles : « Lequel de ces trois te semble être le prochain de celui qui est tombé au milieu des brigands ? » : le prochain n’est plus celui qui est blessé mais celui qui aide. Donc, moi qui vais vers les autres, et non pas l’autre qui reçoit mon amour.

La différence entre les 2 approches, c’est que le docteur de la loi, en s’intéressant au prochain, prend une position extérieure, où il ne s’implique pas. Mais Jésus laisse entendre que la vraie question est : « Est-ce que je me conduis comme le prochain de l’autre ? » ; il y a là alors un sens actif : je dois m’examiner pour savoir si je suis proche des autres. Bien sûr que le prochain est celui que je côtoie, même sans le connaître. Mais la réflexion de Jésus nous fait nous demander si nous aimons au point d’être proche, de nous mettre à sa portée pour qu’il nous considère à son niveau et non supérieur à lui (en raison de ce que nous lui donnons ; quelqu’un disait : « La pitié n’a qu’un tort, regarder de haut »).

Une autre conclusion qu’on peut tirer du fait que, dans ces rôles inversés par Jésus, le prochain est non plus cet homme blessé mais le samaritain qui aide, c’est qu’il est devenu en tant que prochain, en définitive celui qui recevait de la part du blessé, même inconscient. Et le blessé lui apportait (involontairement) une dimension qui manquait au samaritain : celle de recevoir en donnant, celle de grandir intérieurement en s’abaissant, celle de découvrir la vraie dimension de la grâce et de la vie en la perdant en partie au profit de celui qui est blessé (« Fais cela, dit Jésus, et tu vivras »), celle de faire un pas en avant alors qu’il s’arrête dans son voyage, celle de gagner beaucoup, tout en dépensant sans compter.

5) Le bon samaritain : Quelques implications pour nous !

. Jésus met l’accent sur le fait qu’il est dangereux d’enfermer tout le monde dans le même sac (avec comme conséquence, comme vis-à-vis des samaritains, le racisme : « Pas étonnant qu’il y ait des cambriolages dans le coin : les gitans sont arrivés »). Telle personne est cataloguée très vite parce qu’elle fait partie de cette famille, de telle classe sociale ; et cela dans un sens ou dans l’autre : le fait d’embellir quelqu’un (en l’occurrence un prêtre, un lévite) parce qu’il fait partie d’un groupe, parce qu’il a telle fonction peut être désastreux également. Le danger de systématiser nous guette et nous éloigne les uns des autres,… au lieu d’être des prochains réciproques. Il nous faut un regard purifié de notre a priori.

. Et Jésus relève celui qui est dévalorisé systématiquement (le samaritain) et désavoue celui qui est respecté à cause de ses titres, c’est-à-dire de son apparence. Pourquoi ? Parce que Dieu connaît le cœur de chacun, sans juger. « Va, et fais de même », dans ta famille, au travail, dans l’Eglise.

. Suis-je proche de ceux qui sont dans le besoin ? Est-ce que je sais m’arrêter et réfléchir sur le sort de ceux que je côtoie ? Est-ce que je suis proche de ceux qui sont démunis matériellement ? Ou est-ce que je pense (comme le prêtre ?) : « Il n’avait qu’à ne pas se trouver là à ce moment : il n’aurait pas été attaqué » ; « ces enfants n’avaient qu’à ne pas naître dans ces pays qui gaspillent l’argent dans l’armement. Et toc ! »

Je ne me sens pas particulièrement à l’aise de me poser ces questions ; mais que c’est lamentable si je me réfugie derrière des paroles pleines de pitié et de condescendance mais en me détournant de ces blessés de la vie… Il est bien sûr plus difficile et plus engageant d’ouvrir… son cœur plutôt que son porte-monnaie ; mais l’un implique l’autre.

Il est important aussi de vivre cette dimension de solidarité envers des Eglises, des chrétiens qui ont besoin que nous nous arrêtions près d’eux, que nous les soutenions (qu’ils soient proches ou éloignés). Malheureusement, il est possible de vivre dans une satisfaction égocentrique qui ne dérange pas ; mais alors on ressemble au sacrificateur ou au lévite.

Jean-Ruben

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2 commentaires sur “Luc 10v25-37 : Le bon samaritain (parabole de Jésus)”

  1. je suis dans la joie lorsque j’ecoute la parole de mon papa je veux apprendre plus a mieux le connaitre et mettre surtout sa parole en pratique aide moi encore dans ce sens que Dieu vous benisse

  2. Mwanangombe dit :

    J’aime Jésus-Christ

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